mercredi 11 août 2010

Vendredi, 7 mars 2008
LES LÈVRES NOIRES
 
 
Les départs ne comptent pas,
seuls les retours méritent une larme.


Christian Mistral
Vamp





 
 
Samedi, 8 mars 2008
THE CRIB  



Le sommeil n'est pas un lieu sûr.
Jean Cocteau




Rikki Kasso


Good
night
(in
the
white)
but
don't
sleep
tight,
It
might
befright.


(Cocteau aurait aimé Kasso)

http://rikkikasso.com/



Dimanche, 9 mars 2008
LE SOUFFLEUR



six pieds sous terre ?
six pieds sous neige ?
mais t'es où batège ?
et tu fais quoi calvaire ?
je t'attends depuis 2 heures...
....

ben r'garde comme il faut
à travers ta fenêtre cristallisée:
je passe le souffleur,
je dégage ton entrée...
pis j'pense que je meurs
parce que j'ai pas encore dé-jeûné
espèce...d'effrontée !
(un gars de la ville
qui commence à en avoir assez)
mais où sont passés où les chevaux,
les ski-doo et les léporidés ?
Sous les chapiteaux,
dans les sentiers,
ou quelques clapiers orangés...?
il n'y avait plus d'hiver, disait-on,
il n'y aura pas plus d'été, jurait-on,
mais où étaient donc passés les chevaux?
Et où s'était encore caché Pélo ?
On les achève bien habituellement,
quand ils sont malades et impotents...
leurs charrues passent dans le ciel...
...dans la nuit blanche et noire d'hier,
avoir enfin vu le vent zébré danser dans l'air
le ballet des rescapés..
je pensais à Jocelyn Gasse
qui peut-être était entrain de l'immortaliser
sur un bout de papier ou une toile déchirée....
C'était demain l'hiver...



L’ÈRE GASSIÈRE






Composition 205 
huile sur toile 115 cm X 140 cm

1992



Pays sage au cœur de glace,
perdu en son propre espace;
Des dommages sans intérêt,
un hommage aussi discret.

Les heures reculent, (ou s'avancent);
Des toits s'écroulent, du temps déboule;
Un champ de hélas sur une boule qui roule,
et aux fenêtres maboules, une étoile saoule.



Mardi,11 mars 2008
MYCOP



Au fait, qui vous avait donné la permission de leur écrire ? Qui vous avait sonné de ne plus revenir ? Les fronts de bœufs. Il faisait si gluant à l'intérieur de leur œil baveux. Il faisait si indépendant dans le moi/mort de leur Milieu. Il fallait qu'il fasse froid dehors, il fallait qu'il fasse leurs frais chiés alors.

mycop (russe): détritus



Mercredi 12 mars 2008
HAPPY BIRTHDAY






On ne naît pas le même jour que Jack, pas plus que l'on ne naît le même jour que Poe, car nous naissons sans savoir que leurs fantômes un jour habiteront en quelque part sous nos peaux. Il n'y a pas que des hasards et des coïncidences dans ce monde malsain, et l'on ne peut faire taire le silence de ce matin. Bon anniversaire, mon ami. Sois en vie, sois en toi. J'ai pu te trouver quelques fleurs avec quelques mots jardinés par le bel oiseau...;-)

Bonne journée xxx


when I wake up/ in the morning/ I pour the coffee/ read the paper/ then I slowly/ and so softly/ do the dishes/ feed the fishes/ sing me Happy Birthday/ sing it like it's going to be your last day/ like it's halleujah/ don't just let it pass on through ya/ it's a giant among cliches/ and thats why I want you to sing it anyway/ sing me Happy Birthday/ cause hell what's it all about/ anyway/ sing me Happy Birthday/ Happy Birthday/ like it's gonna be your last day/ here on earth

Andrew Bird 
Happy Birthday


Et pour une charmante promenade avec lui, dans ce Montmartre que j'aime tant, qui m'a un jour souri le long de ses petites rues: toutes ses vieilles rues croches, le long de ses étroites façades plus invitantes les unes que les autres, et ce bistro, dans lequel je ne suis jamais entrée...Un jour je lui reviendrai....


Simon a dit:

He he... je n'aurais pas pensé que cette photo se retrouverait ici. Merci pour la pensée.

The Swamp’s Song a dit: 

J'espère ne pas être poursuivie pour piratage...
La Pirate ;-)

Simon a dit:

Mais non, voyons. Je suis moi-même du côté des Pirates.

Anonyme a dit: 

Merci. Nous ne sommes jamais assez prudents avec les " emprunts ".
p.s. Tu as reçu mon enveloppe à temps ?

Simon a dit:

Je ne sais pas, je vais voir ça en arrivant ce soir.




LES VASES BLEUES


Monte dans l'air du soir comme une symphonie
Escalier dans le noir où l'on s'appuie
Et ce que l'on croit voir, ce qu'une main désigne
Ce sont les ailes noires, le chant du cygne
Sur le grand étang

 
Gérard Manset
Le chant du Cygne
1991


(La mort d'Orion,
on aime ou on déteste,
c'est selon)


Étrange comme le Temps nous rattrape...Pourquoi en être arrivée jusqu'à Gérard Manset cet après-midi ? À cause des vases bleues, non pas des siennes tout d'abord, mais de celles dont je te parlais dans ce commentaire qui s'est promptement effacé comme plusieurs autres se sont déjà enlisés dans les marécages du Web vaseux...Puis ce cygne, celui d'un marais inconnu, apparu comme par enchantement dans les pages rosées d'un guetteur d'aube d'un certain 17 mai 2007...Avec l'extrait de Manset et puis tout à coup la mémoire, celle de LA MORT D'ORION de ce même Manset, cette galette que j'avais gentiment prêtée par amouritié à Pierre Saint-Onge dit PST, ce confrère de l'Inoublié, ce vinyle de l'Étrangeté qui ne m'est jamais revenu...Ah! Tous ces livres, ces films, ces disques, que l'on prête gentiment et qui ne nous sont jamais rendus. Puis un jour, comme celui d'aujourd'hui, où l'on aurait bien voulu le relire ce livre, le revoir ce film ou le réécouter ce disque...Mais je suppose qu'ils se devaient d'être là hier comme ils le sont peut-être encore aujourd'hui, entre les mains, sous les yeux ou dans les oreilles de cet ami lointain remonté dans ma mémoire chevelue...Heureusement qu'avec Amazon on peut presque tout retrouver...La Mort d'Orion finira certes par revenir me visiter...


***


Pour toi Simon, qui est passé officiellement aujourd'hui au chiffre 33, ces vases bleues...


LES VASES BLEUES
Paroles et musique: Gérard Manset


À force de penser aux autres,
On a les dents serrées, la tête haute.
Cartes, billes et crayons sont centre du monde.
On s'en sert en serrant son poing comme une bombe.
On marche de travers comme un crabe
Et la mer descend.
Adieu les vases bleues, les pas traînants,
Sables mouvants, sables heureux,
Sables de vent de vases bleues.
Comme un casque on s'endort avec sa chevelure,
Une chemise au corps, au cœur une blessure,
Prisonniers aux pieds pris dans le courant qui passe,
Une valise pleine ou vide à marée basse
On marche de travers comme un crabe
Et la mer descend.
Adieu les vases bleues, les pas traînants,
Sables mouvants, sables heureux,
Sables de vent de vases bleues.
On marche de travers comme un crabe
Et la mer descend.
Adieu les vases bleues, les pas traînants,
Sables mouvants, sables heureux,
Sables de vent de vases bleues.
Hommes, bêtes et femmes sont en guerre
Et la mer descend.
Vies perdues dans les vagues de fer
Et la mer descend.
On oublie de vider son verre
Et la mer descend.
On marche de travers comme un crabe
Et la mer descend.
On marche de travers comme un crabe
Et la mer descend.
Adieu les vases bleues, les pas traînants,
Sables mouvants, sables heureux,
Sables de vent de vases bleues,
Sables de vent de vases bleues.




Vendredi, 14 mars 2008
LA JOIE DE…LIRE



Qu'importe si le cauchemar aux yeux morts,
Chevauche le monde,
Si boue et sang souillent le corps pudique?
Qu'importe ? Plus de ces grands soupirs.
Qu'importe ? Du fond de la caverne,

Une voix s'élève, et tout ce qu'elle sait,
Ce n'est que: " Possède la joie ! "


William Butler Yeats



La joie est une émotion exprimant le sentiment d'exaltation agréable et profonde. La joie est souvent ressentie lorsqu’une situation, un désir ou un événement agréable se produit. Elle amène une personne à un état de satisfaction, plus ou moins durable.

(Wikipedia)


Me suis arrêtée sur ces bribes du poème de Yeats, ma main gauche au bout de sa résistance. Gourds sont devenus mes doigts. Ont laissé tomber plusieurs fois le stylo feutre vert tandis que je baillais aux corneilles. Sont arrivées avec le petit matin, voletant d'une épinette noire à l'autre, croassant comme des enragées. Savent que tantôt j'irai donner des grains aux chevaux, aux chèvres, aux moutons et aux poules. Je les apprivoisais auparavant. Leur donnais des restes de table. Venaient les manger sur la galerie. À mes pieds. M'y attendaient tous les matins, l’œil et le bec rapaces. Mais les corneilles ça cochonne tout. Indécrottable la fiente que ça laisse partout. Une fois durcie, difficile d'en venir à bout. Odeurs d'ammoniaque et de bouillie soufrée, comme tous les charognards. S'en débarrasser en mettant un piège sur le toit de l'appentis. Quand une corneille s'y fait prendre, laisser deux ou trois jours son cadavre se décomposer au soleil. S'enfuient les autres et ne reviennent pas. N'aiment pas ce que sent leur mort.

(texte corrigé au word, pardonnez-moi)

Victor-Lévy Beaulieu 
James Joyce L'Irlande, le Québec, les mots


***


Il se fait enfin délire ce Livre Vert, ce livre ancêtre sur celui que je ne connaissais que de nom. L'avoir pratiquement lu toute la journée, avoir été en sa captivante compagnie, l'avoir effleuré, feuilleté, palpé. Avoir pris les notes sur une feuille de papier recyclé parce que, contrairement à tous les autres livres que j'ai lu du Maître, je n'écrirai pas dans celui-là, à cause de ce tirage limité (100 copies seulement), donc cette rareté de l'Objet, celle qui fait que je ne l'abîmerai pas. Je le lis à haute voix, je le joue, je le rends ainsi plus réel. Avec cette façon de le lire j'entends mieux les voix, à commencer par celle de Lévis, toujours aussi vivante et passionnante que celle d'il y a 14 ans, quand je l'entendis pour la toute première fois par celle de son Monsieur de Voltaire. J'entends tous les reniflements d'amour de ses chiens et de son petit mouton noir, le caquettement nourrissant de ses poules qui ont peut-être ici des dents, le cacardement de ses oies gardiennes de l'Homme, les abeilles rares butinant dans le cœur sucré de ses fleurs, les vagues pistoloises de son fleuve de mots salant l'histoire crue de SON Joyce, Lajoie en français, comme le nom que mon père m'a donné de par sa mère Juliette. Les Joyce, James Augustine Aloysius Joyce et son frère Stanislaus, John, son père, May, sa mère, Nora Bernacle, sa femme bernache; Dublin, Paris, Trieste, un vrai beau voyage au cœur d'un monde qui se laisse toujours découvrir. Sur les pages crèmes, des images grises, photographies d'une Erin mythique...

Le poison de Victor-Lévy Beaulieu, en bon fils de mère reptilienne qu'il est, s'est encore une fois faufilé dans les fibres affolées de ma folie de le lire jusqu'à la lie. Ce Voyage en est un autant de Connaissance que de Réjouissances. Autant en emporte le Temps, autant en importe les Gens, ceux de Dublin comme ceux de Québec.


En ce week-end qui célèbre Patrick, le Saint Patron des Irlandais, quelques mots nés de sa légende:

...Elle raconte que c'est à ce moment-là qu'il chasse tous les serpents du pays, action qui symbolise la conversion du peuple irlandais: les serpents représentent l' " antique ennemi ", c'est-à-dire Satan, rendu responsable de l'ignorance du Dieu véritable. Encore selon la tradition, Saint Patrick introduit également le concept de Trinité dans le pays en se servant du trèfle pour l'expliquer. Il est ordonné évêque et prend le nom de Patricius (Patrice ou Patrick en latin). En langue gaélique, Patrick s’écrit : Pãdraig...


elquidam




Samedi, 15 mars 2008
A RABBIT FROM UNKLE




So much stories about men and rabbits...
La violence dans toute sa beauté.
HOLD MY HAND
 
L'horreur ne provient pas toujours des mêmes têtes ni des mêmes mains, Sexy Beast. Le sang de la Grande-Bretagne dans le Calme de l'Espagne. Et de la Hargne. Le bonheur ne survient pas toujours au bout d'un long tunnel... mais on sait jamais, on sait jamais.




Samedi,15 mars 2008
EN PLEIN DANS LE 1000





Photo: Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil




Talmi/Mahler
sondent mur à mur
2 m-ondes d'air cube
aux 1000 étoiles
dans le Tube
sons de l'Azur
couleurs d'après-bal
essences pures
nuit de cristal
âmes/murmures
le Bien et le Mal
l'Amour qui ceinture
le temple hivernal
l'éclat d'un autre avenir
reste d'anciens soupirs
une tempête de notes
qui flottent au ras de nos têtes
mortes
une tempête de notes
au ras de nos bottes
à sloche
au bord de nos portes

Merci aux chefs,
choristes et musiciens
ce fût une soirée parfaite
une entre 1000 autres
et plus aucune défaite

Ne tuons plus la Beauté du Monde




Lundi,17 mars 2008
LA GIGUE DE MON IRLANDE 

 
 
 
Danse, bière, gigue et whisky vert, rien n'est plus parfait que la fin de l'Hivert. Ce soir, encore une fois, nous fêterons avec nos frères et sœurs d'Irlande, ceux qui nous ressemblent, ceux qui nous rassemblent. De par mes fils, à qui leur père a donné de son sang chaleureux, de par leur ancêtre qui un jour est venu ICI éparpiller sa misère dans notre ville aujourd'hui quadricentenaire, de par mes mots, de par leur mer, nous en aurons encore long à raconter à souère...




UN ŒIL DE PÂQUES


Quand la pierre tombe sur l’œuf, pauvre œuf.
Quand l’œuf tombe sur la pierre, pauvre œuf.

Proverbe chinois



Il est terrible le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d'étain il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim.

Jacques Prévert


Je n'ai pas mis tous mes œufs dans le même panier. Je n'ai pas mis tous mes œils dans la même coquille. Des œufs free, des yeux bleus, des abris...ténébreux. La Poule prise un regard qui invite celui des renards. C'est la Semaine Sainte; on fera maigre, on fera dur. Les œufs sont faits, le chocolat est prêt; il fera frais. Pâques sous le banc de neige, au soleil des tempêtes.



Mardi,18 mars 2008
LA GUERRE DES DEUX-ROSES






 

J'ai vu plus de quatre-vingts ans de douleurs, et chaque heure de joie s'est toujours brisée sur une semaine d'angoisses !

William Shakespeare
Extrait de Richard III



Eu le bonheur (et la chance) d'assister ce soir à la première de RICHARD TROIS au Théâtre de La Bordée. Du William Shakespeare revisité par Marie-Josée Bastien, jeune metteur en scène qui ne manque pas d'imagination. Jacques Leblanc et Lorraine Côté, absolument impeccables, nous ont donné une prestation des plus dynamiques, interprétant à eux deux les quelques 50 personnages, un exploit.

Assise dans la rangée E, en plein centre de ce théâtre aux dimensions " humaines ", on aurait pu entendre les mouches voler (mis à part quelques rares quintes de toux). Les trouvailles scéniques, fort ingénieuses, ont su captiver l'attention du public respectueux du début à la fin. L'insertion des technologies " modernes " (téléviseurs, écrans géants, téléphone, lampes, etc.) ont déclenché bien évidemment quelques rires, non pas des rires tonitruants, mais des rires discrets, intelligents. Une fin tout à fait sobre mais très dense, avec un Jacques Leblanc toujours égal à lui-même: diction parfaite, regard intense, gestes au quart-de-tour, et une Lorraine Côté, qui campe à elle seule le reste de tous les autres rôles, une performance surhumaine qui pourrait sûrement lui mériter un autre Masque.

Le Théâtre de Québec, notre théâtre, se porte merveilleusement bien: nos yeux, nos têtes et nos cœurs en étant toujours fort bien coiffés et habillés. Nous sommes réellement un public très choyé. Le 29 mars, dans presque deux semaines, ce sera au tour de ce cher CYRANO de me montrer le bout de son....chapeau ;-). Une pièce que j'attends depuis longtemps, trop longtemps. Merci à Madeleine, qui m'a permis de savourer ce régal théâtral, nous avions été invitées toutes deux par Hélène, sa grande fille qui est professeur de français dans un collège de Québec, et qui ne pouvait malheureusement pas assister à la pièce. Et demain, en attendant Prospero, LA TEMPÊTE, une autre...

Belles photos de la pièce

http://www.cylidd.com/page90/page27/styled-66/index.html




Mercredi,19 mars 2008
PROSE/FUSION


 
C'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore.
Anatole France  


Les roses diplomatiques de l'Offrant: une quête inépuisable au fond de son Temps. D'après celui-ci, l'instant présent me fuit. Ses mains sales me tordent le cou et l'atrophient. Les mots délectables sentent l'eau d'érable qui bout sous les bourgeons gelés. La Neige est encore tombée. L'éclosion est retardée.




Jeudi, 20 mars 2008
ATTAQUE MASSIVE


 
On devrait toujours écrire comme à un très vieil ami.
Jean-Claude Pirotte


It don't matter, when you turn
Gonna survive, live and learn.
I've been thinking about you baby
By the light of dawn, and in my blues
Day and night, I been missing you...

Massive Attack/Jonathan Glazer
Live with me


Images de l'him-mage. Beauté de cruelle indépendance. Ire réelle des nonchalances. Recrue de sens résiduels. Morte au cœur d'un ciel artificiel. Peur à la dix, fonctionnelle. Aucune autre issue. Aucune autre charrue. Que de la décence en sus ! Que de la neige en fût au ras des framboisiers muets. Aucune autre consolation. Aucune autre désolation. Qu'un escalier tournant et des parapets. Que des étoiles rampant au faîte d'un firmament officiel.



Samedi, 22 mars 2008
LA RÔTISSERIE DES POÈTES



Cyrano de Bergerac s'envole vers la Lune à
l'aide de fioles de rosée en guise de ceinture
Bien sûr que cela sera ça et rien d'autre, ce qui n'est pas si

mal. Voyez par exemple Cyrano de Bergerac qui ouvre tous
nos livres sur le vol spatial, c'est déjà très bien pour un buveur
de rosée (c'est avec des fioles de rosée du matin que l'on s'élevait dans
l'espace, pensait-on à cette époque)...

***

La recette de la pâte à choux est très ancienne, les choux à la crème semblent avoir été introduits en France au XVIème siècle par Catherine de Médicis. Plus tard, Edmond Rostand en fera mention dans CYRANO DE BERGERAC: " - Aimez-vous le gâteau qu’on nomme petit chou ?- Monsieur, j’en fais état, lorsqu’il est à la crème... "

***

ACTE II


À la rôtisserie du poète pâtissier Ragueneau, Cyrano attend puis rencontre Roxane. Ils évoquent leur enfance heureuse puis Cyrano découvre que Roxane est amoureuse non de lui, mais de Christian qu'elle lui demande de protéger. Désespéré, Cyrano accepte. Au nom de son indépendance, il refuse de s'attacher au comte de Guiche puis se voit contraint, devant son régiment de Gascons, d'essuyer les provocations de Christian qui le chambre sur son nez pour mieux être admis du régiment. Lié par sa promesse à Roxane, Cyrano ne réagit pas contre Christian mais lui propose de l'aider à conquérir Roxane. Il complétera la beauté du jeune homme en lui prêtant son talent de plume.


***


Cette nuit, mon rêve en était un rempli de gâteaux, de toutes sortes de gâteaux. J'en ai compté au moins dix. Il y en avait partout: sur le comptoir, les tables, dans le four...Depuis une semaine que je rêve à ces choux à la crème que je veux faire, la recette est sur la porte du frigidaire. Probable qu'il y ait un lien. Et puis Cyrano qui s'immisce dans mes gâteaux...Le rêve prend dix formes...Cyrano qui aime les gâteaux...de Ragueneau...Et moi qui attend cette pièce depuis...des lunes....Fort probable qu'il y ait un lien entre toutes ces images sucrées et celui qui me les as envoyées...Pâques est beau, Ô paquebot....Pâques est blanc, Ô paquet blanc. Pâques est voleur...de 33 jeunes ans. Pâques est splendeur, Pâques est printemps.



Samedi, 22 mars 2008
SEPT SYNONYMES



INDIGENCE

7 synonymes

besoin,
dèche,
dénuement,
détresse,
disette,
misère,
pauvreté.


À ras de terre ou au fond de la mer, la multiplication de nos airs/heures. L'essor anodin de nos faux cherche/heures. Une épaule au chaud, toujours de bunny/meurt. Le Rose de la fourrure dans les bras de la jeune aurore. Le Jaune or absurde de la peur au fond du trésor en désordre. Le Vert de l'espérance au seuil d'un parapet rouillé. Le Noir de l'indigence indifférente aux côtés du sommeil de l'Itinérante. À ras de terre ou fond de la mer, la multiplication de nos terres-heurts. Pas plus de mots que de morts sur le quai des gares sans train, pas plus de crocs que d'ex-crocs à bord des matins/chagrin. Les temps sont venus de mordre la langue des bêtes pendues aux MONO/cordes. Les temps sont venus de cracher dans les mains sales de la discorde et de ramollir les ombres qui serrent de trop près ou de loin le cou satiné de nos braves petits lapins.

La Pirate




Dimanche, 23 mars 2008
TOMORROW



SPRING IS COMING *
WINTER IS ENDING *
THE LIGHT IS BACK *
TOMORROW,
THE SNOW WILL BE BLACK.



The green green grass of our sorrow
will be under a Rabbit and a Sparrow

;-)

You're only young but you're gonna die

AC/DC
Hells Bells



Lundi, 24 mars 2008
THE VOLE HOLE





Le Vole Hole, de la rue De Lille, à Boulogne-sur-Mer, un souvenir parmi tant d'autres. The Vole Hole, le Trou des Mulots, là où nous avions pris un coup de trop, là ou la liqueur de caramel avait coulé à flots dans nos gosiers secs de faux péquenauds. Pour rêver de temps en temps à ce bar minuscule (on a lu quelque part qu'il était le plus petit d'Europe) dans lequel les conversations de nuit furent parmi les plus grandes et belles inattendues de ce beau et lent voyage fait en France en 2002. Le grand-père du patron était dans la Résistance, il est mort fusillé. On a vécu là quelques instants de leur Histoire, celle de la DERnière grande guerre. C'est souvent en lisant les mots des autres que l'on retrouve les nôtres. Merci au Train de nuit qui me les roule depuis son wagon/livre.






N.B.: Photos chapardées via Googles




Lundi, 24 mars 2008
LE COUP DU LAPIN


 
 
Par la peau des dents, le reste du momentanément.
Après le " coup du lapin ", le début du brutalement.


elquidam





Jeudi, 27 mars 2008
LE PRÉCIPICE DES VAGABONDS




Une outre (du latin uter) est un sac en peau de bouc, de chèvre, de cochon, de bœuf ou de veau, cousu par un bout, et dont toutes les coutures étaient soigneusement bouchées avec de la poix, de manière que l'on pût y renfermer des liquides ou le gonfler d'air. Il s'agit d'une des premières formes de récipient. Les hommes primitifs et de l'antiquité utilisaient essentiellement ces sacs pour transporter des liquides (eau, vin, posca, hydromel, huile d'olive...); souvent, les pattes constituaient les poignées et le cou, le déversoir...

(wikipedia)


***



L'autoroute est remplie de musique à fond de train. Les montagnes se contemplent dans les siècles des siècles. Rien de plus que presque plus rien n'arrive. Tout est encore à refaire. Tout sera à nouveau à défaire. Rien de bon pour mourir dans le Précipice des Vagabonds. Rien qui ne puits plus ouvrir La Voie. Se désintégrer au fur et à mesure que le Temps vinaigré s'emprisonne dans nos Outres vidées. L'avaler, pour ne pas le vomir. L'avaler pour l'avaler. Seize heures ont sonné. Le piano s'est mis à jouer. On s'achemine lentement dans le Portique clouté d'un Printemps ébouriffé. C'est ma cheminée qu'il vient de ramoner. C'est ta chemise que je viens de repasser. L'eau est en vie en dessous de nos terres à taire. L'air sent bon, dans l'Escalier de vert…désinfecté...
You must believe in spring...and love.

elquidam aux quidams



Simon a dit:

"Le précipice des Vagabonds"... j'aime bien. Beau texte. Salutations.

Anonyme a dit:

Merci.



AU REPOS
 
 
Il y aura toujours un Artiste ici, en quelque part...(ou à l'Hospice). L'Heure est au repos, ses minutes filent au galop. Le Temps du générique découle de nos larmes à pic. Rien ne rime plus avec le blanc, Tout fait toujours son petit semblant de Rien. Il y aura toujours un artiste ICI, dans le Noir de mon précipice.




Vendredi, 28 mars 2008
LA FIANCÉE DU VENT



Alma Mahler, muse des musiciens, peintres, écrivains, architectes, etc., Alma Mahler, femme de rêves, femme de lettres, femme forte, femme faite...





Les notes, comme les pinceaux et les mots qui ont côtoyé la grâce de ses formes féminines, ont flairé le parfum de sa légèreté et pétri le muscle de son audace. Jamais je n'oublierai cette fraîche matinée de fin mars, avec Alain, en toute amitié, nos cœurs ayant battu au même rythme que cette âme éclatée des années folles, âme que l'on a senti flotter dans la fraîcheur bleutée du Cinéma Cartier. Une heure et demie passée dans un siècle endormi à tenter de rapiécer son fantôme rosé, c'est bien peu pour une femme aussi cultivée, mais c'est tout de même mieux qu'un coup de pied...au cul...(de sac!). L'Almachi de Gustav, la fiancée du vent d'Oskar, ses rêves au repos, une symphonie achevée sous sa peau....



Vendredi, 28 mars 2008
LA CAVALCADE DES CŒURS



Le CYRANO de Québec, interprété par Hugues Frenette, comédien nouvellement " masqué ", mis en scène par Marie Gignac, ne figure peut-être pas dans la liste des " nouveautés " sur le site consacré à Cyrano de Bergerac mais il est tout de même intéressant...

Curieusement, la dernière circulaire du site français m'est parvenue hier soir, veille de ce spectacle que j'attends depuis longtemps, depuis trop longtemps...L'Attente, le Lieu, le Noir, la Joute; nous serons tous bien cordés dans un grand théâtre rempli à ras bord, Hugues Frenette sera fin prêt, son nez bien en place, il sera seize heures, la pièce en durera trois, les tempes de nos cœurs battront la chamade. Nous serons en pleine cavalcade sur le dos arqué d'une Bête peureuse, sur les ailes enflammées de ses amours frileuses...



Samedi, 29 mars 2008
L’OMBRE DU PANACHE







Cyrano à Roxane:


" Vous souvient-il du soir où Christian vous parla sous le balcon ? Eh bien ! Toute ma vie est là: pendant que je restais en bas, dans l'ombre noire, d'autres montaient cueillir le baiser de la gloire ! C'est justice, et j'approuve au seuil de mon tombeau: Molière a du génie et Christian était beau ! "

Edmond Rostand


La pâtisserie de Ragueneau, le balcon de Roxanne, l'appendice de Cyrano...Le théâtre avait mis ses bottes de cuir et empoigné ses épées de fer... Le fer et le cuir, les fleurs et les rires, la guerre des soupirs...Cyrano était encore une fois à la hauteur, la musique à sa place, les mots dans le Souffle, l'Amour sans le Soufre. Tous ces mots que l'on ne se dira jamais, toutes ces phrases qu'encore je relisais le long du trajet du retour à la maison...Avoir aimé cet homme aimé, l'avoir presque embrassé, ne l'avoir jamais détesté. Avoir été l'amie de ce grand ami, comme Roxanne le fût pour lui, n'est-ce pas là ce qui prévalait aujourd'hui ?

Le Théâtre, cette dimension unique dans laquelle les émotions passées, présentes et futures, aiment aller se réfugier...Dans la Parole et avec le Geste, pour l'espace culturel qu'il en reste, merci Hugues Frenette pour cette brillante et émouvante interprétation; merci Maryse Lapierre pour cette fraîche et si aimable Roxanne; merci Denis Lamontagne pour la grande bonté du Pâtissier; merci Jean-Sébastien Ouellette, pour cette belle et si profonde voix du comte de Guiche; merci Lucien Ratio pour la beauté et la spontanéité de Christian; merci Marie Gignac pour nourrir aussi intelligemment les témoins de son Temps, les Acteurs autant que les Spectateurs. Ce fût un réel bonheur pour moi que d'avoir pu assister à cette nouvelle mise en scène d'un autre Cyrano, le 4000 et unième peut-être, mais le sien. Il aura simplement suffit que son épée d'escrimeuse traverse le cœur de ma cavalcade pour que je revienne chez moi avec un imaginaire un peu plus boursouflé, un peu plus malléable...

J'ignorais la douceur féminine. Ma mère ne m'a pas trouvé beau. Je n'ai pas eu de sœur. Plus tard, j'ai redouté l'amante à l'œil moqueur. Je vous dois d'avoir eu tout au moins, une amie. Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.

Mon cœur a fait un petit croche au son de cette réplique de Cyrano/Frenette...Et puis celle-ci, une des toutes dernières...(à cause de Tout et de Rien, des personnages que j'affectionne particulièrement):

Ci-gît Hercule Savinien De Cyrano De Bergerac qui fut tout, et qui ne fut rien.

La Distribution

Normand Bissonnette
Serge Bonin
Frédéric Bouffard
Éva Daigle
Jean-Michel Déry
Hugues Frenette
Denis Lamontagne
Maryse Lapierre
Éric Leblanc
Jean-Sébastien Ouellette
Lucien Ratio 
Ansie St-Martin.


BRAVO !



Dimanche, 30 mars 2008
LE BRUIT SANS NOM  


 
Gustav, Alma, William, Francisco, James, Sevenin, les hôtes de mes dernières semaines sont venus des autres siècles. Ils trouvent refuge aux fenêtres ouvertes, abri de mes récentes découvertes. Mais leurs mots, leurs images, et le temps qui les construisirent, fuient... La neige est encore blanche par ici. La sécheresse ne sera pas pour aujourd'hui. Le sucre est en retard mais les pommiers ont de l'espoir. Il y aura un nouveau chant à chaque soir. La lumière du Nord embellit les cieux. Nos faibles yeux l'honorent. Elle quitte lentement son piédestal pour retrouver d'anciens dédales… Les jours s'allongent. Nos cœurs s'épongent.




Mardi, 1er avril 2008
AVRIL APRÈS MARS



Bien à l'abri du temps,
En canot sur l'étang,
Dans les Laurentides,
Solide comme une pyramide
Sous les aurores boréales
De Montréal
Et nous irons passer avril sur Mars.

Robert Charlebois



Robert Charlebois,
ce beau roux Garou,
qui me ramènera toujours
à cette soirée à la PDA
avec 3 de mes amis de gars:
Martin, Vincent et Benoit...

Nous l'avions entendu
pour la toute première fois...
Nous l'avions rencontré
après ce soir de gala;
il nous avait subjugué
avec cette question-là:


- " Quel est le plus grand rêve du président des États-Unis ? "
- ... ... ... ...
- ...Devenir...président...des États-Unis...
- ... ... ... ...


Nous sommes repartis
avec nos petits 15 minutes
de gloire de fan groupies,
réjouis et assouvis,
de cette rencontre entre " admis "…

Avril après mars,
atterrés dans ses blanches crevasses,
dans nos beaux draps rayés de glace,
nous nous sommes en allés nous coucher,
rêvant au prochain été et à ses terrasses.








Mardi, 1er avril 2008
DÉSIR NATUREL


Le simple désir porte sur le bien considéré de façon absolue. L'espoir et l'intention exigent la possibilité du bien désiré, mais on peut bien désirer l'impossible tout aussi bien que le possible.


VENANT CAUCHY 
Désir naturel et béatitude chez Saint-Thomas
EDITIONS FIDES
Montréal-Paris-Saint-Boniface, 1958

***

Venant Cauchy est décédé à Laval le dimanche 30 mars 2008. Il était professeur émérite de philosophie à l'Université de Montréal. Il laisse dans le deuil Denyse Provost, son épouse, ainsi que ses 13 enfants, dont Manon, qui était l'une de mes amies du temps de mon adolescence à Laval-des-Rapides. Il laisse également dans le deuil ses 21 petits-enfants et 2 arrière-petits-enfants. Une belle " grande " famille dans tous les sens du mot.

En lisant l'avis de décès dans le Soleil d'aujourd'hui, une foule de beaux et tendres souvenirs ont resurgi dans ma petite tête d'ancienne ado... Manon m'a rappelé qu'un jour nous avions été très près l'une de l'autre, que nous nous sommes perdues de vue mais pas de cœur, en tout cas pas pour moi. Je n'oublierai jamais ces innombrables sorties que nous avons faites toutes les deux, tous les bons et mauvais coups qu'on a réalisés ensemble, les interminables Nuits de Poésie dans lesquelles je n'ai toujours été qu'une simple spectatrice et elle une superbe lectrice. On slammait aussi dans ce temps-là messieurs les Poètes ! Je me suis également souvenu d'Anne-Marie Gélinas, la fille de Marc, celle qui chante depuis des lunes (sur sa planète)...Je me suis souvenu de notre première brosse au gros cidre chez Mémère Charette, ma grand-mère maternelle du fond des bois/cuisine/bordel...Nous étions folles de Marguerite et elle de nous. Quand les loups-garous sortaient de ses ronds de poêle noirs, on pouvait voir la couleur orange du Purgatoire, quand elle nous confectionnait ses hosties-maison, qu'elle les aplatissait entre deux fers à repasser, la journée pouvait bel et bien commencer, elle nous les faisait manger pour déjeuner. On fumait des cigarettes, la fumée nous étouffait, Mémère la pourchassait...Elle, c'était ses éternelles Peter Jackson King Size et nous nos Export-A, Players ou Matinée (quand on voulait essayer d'arrêter)...

Puis, un beau jour Quelqu'un est arrivé, Quelque Chose s'est passé, ça a bouleversé mon petit cœur de seize ans sonnés. La vie s'est séparée de mes anciens sentiments, l'Heure était venue pour les grands changements, le grand départ. L'Heure fût l'invitée aux Grandes Soirées. Les lumières du Nord se sont tamisées, des caillots se sont déformés, ils nous ont martyrisés...Il était presque minuit; vous aviez perdu presque tous vos amis, mais pas Celui-là avec qui vous vous étiez lié, Celui qui vous aimait et/ou vous tyrannisait....

Les souvenirs les plus beaux de l'Adolescence passent souvent par la petite porte de l'Enfance, ou pour certains, par celle de la France, et les plus laids, par ceux des tourniquets du métro de Berri-Demontigny, et de tous ceux de Paris...







http://www.federationgenealogie.qc.ca/avisdeces/avis/pdf?id=364962


elquidam à Laval-des-Rapides,
Notre-Dame-de-la-Merci,
Montréal, Québec et Paris
minuit 03
le 2 avril 08



Manon dit: 

Merci de me replonger dans ce monde plein de souvenirs, de projets sans fin, sans limites !
Affections xxxx
Manon

Anonyme a dit:

Bonjour très chère Manon. Merci pour ce passage dans l'express de mon temps sans limite...À très bientôt j'espère.
Louise xxxx

Anonyme a dit: 

Mais comment t'as su que j'avais un blogue ??? Parfois y'a de ces mystères incompréhensibles sur le Net des plus ultra(s)...;-)

P.S. J'aimerais bien visiter le blog de la famille Cauchy.
 
Anonyme a dit: 

Bonjour,
Un mois déjà que mon père nous a quitté. Je cherche encore l'oiseau qui viendra me saluer...À part les années qui passent et qui nous rattrapent en nous enfargeant parfois, çà va, on a atteint toutes deux le demi-siècle je crois. Mais dans ma tête, je me sens pareille à une jeunesse... parfois. Et toi comment va ton chemin?

Manon xxxx
1 er mai 2008

 
 
Jeudi, 3 avril 2008
AVRIL SUR MARS

 
 
B. laissée par ses be lazy told free//Sur les sofas crèmes de femmes fatales endolories, des édredons pour femmes-fauteuils accroupies//Des mots brûlés par les blaze of glory////Des mots co-fondus pour le reste d'un bol de riz....

Que serait devenu le Monde des Lettres sans les petits labos secrets de nos grands hommes discrets ? Que serait devenu celui des Chiffres sans les grands salons de thé anglais ? ....Sans les librairies françaises des auteurs athées ? Sans les outre mangeurs de thèses anonymes ? Sans nos erreurs de genèses /// Sans nos conférences de cuisine ? ///Que serait devenue la chick litt sans toutes ses beautés désespérées ?///Et les romans de série B, sans tous ses hantés//cédés....??? Les filatures de coton africanisé// Le thé renversé sur de la dentelle usagée//Le sang d'un rebelle déterré/// le sel échappé sur le tapis chicanier///La sueur des séchés sous leurs aisselles épilées///Le sable déserté du nez des momies avinées///Un désert de mots sans hirondelles///Un vase canope pour les mots renfermés///Enveloppés de l'éther des sujets hermétiques, les prétendants d'une planète en plastique amélioré//Des rayons de miel sans abeilles//Et de la cire pour nos oreilles.



Vendredi, 4 avril 2008
CLÉMENCE A UN AMI QUI LUI ÉCRIT


Chaque mot est un préjugé. 
Friedrich Nietzsche

Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut.
Cicéron


Depuis lors, quasi quotidiennement, ils s’écrivent. C’est Clémence, la première, qui a pris le stylo. Ils communiquent par télécopieur. René a comptabilisé 4000 envois classés dans 28 cartables. "L’écriture, c’est beau", dit Clémence, qui tient au papier. Ça lui rappelle l’époque où, pensionnaire au couvent, déjà elle écrivait. "L’heure de la composition" était pour elle le plus beau moment. D’où l’idée de suggérer un thème particulier une fois la semaine. C’est devenu la composition du vendredi.

Le Soleil






Clémence Desrochers fait partie de cette jeunesse qui un jour m'a déballé ses mots, ses poèmes, ses chansons, simples et sans prétention. Mais ce rire unique dans la petite salle, celui qui déteignait sur tous les autres, celui qui engendrait des impros savoureuses, celui dont elle se demandait s'il s'en venait ou s'il s'en allait, ce rire hi-hanné de Jean-Claude, qui nous avait valu une courte visite dans sa loge après le show. Cette année-là, j'étais allée la voir au moins trois fois je pense. Clémence, toujours aussi belle et douce aujourd'hui qu'en ce temps-là, qui dessine des images pieuses, qui chantonne avec sa petite voix claire et précieuse, qui écrit à cet ami pharmacien presque à tous les jours, un ami qui ne lui demande à peu près rien, que des mots...que des mots.



Vendredi, 4 avril 2008
DES FENÊTRES AU FEU




 
 
Il est parti seul et enfumé,
de flammes orangées pourléché.
Il est parti seul aller se reposer
dans l'antre dorée de son Passé.
On ne doit pas plus le pleurer
qu'on ne doit le regretter,
seulement le mémoriser...









LES ABOIS  

 
Les causes sont encore inconnues, mais il reste que la Ville a perdu l'un de ses plus prestigieux décors. Cent hommes ont combattu ce feu de peine. Plus de 500 centimètres de neige cet hiver, l'un des plus grands feu de printemps, que nous réserve-t-on pour cet été cheminant ? Une pluie de grenouilles en sang dans un ouragan ? Un déraillement de train rempli de parapluies et de paravents ? Ou encore la disparition en plein ciel du Fleuve Saint-Laurent...? Il ne faut surtout pas pleurer pour ce grand désagrément, on attendra toujours après un petit gouvernement...


Commentaire: Un autre passant s’est désolé de cette perte et aurait préféré qu’un autre édifice passe au feu. " C’est une tragédie pas croyable. Espérons qu’ils vont reconstruire avec la même pierre. C’était très beau. C’est le " bunker " qui aurait dû brûler, ça, ce n’est pas beau ", laisse tomber Jacques de Québec.
 


Samedi, 5 avril 2008
CESSEZ-LE-FEU



LES BÊTES CUISENT DANS L'EAU QUI FRÉMIT.
LEURS PEAUX QUI S'ENDUISENT DE VIN VIEILLI.
LES BÊTES meurent; L'EAU QUI LES RÉDUIT.
LES HOMMES DISENT: « VOUS ÊTES AMIS».
LES BÊTES GISENT EN-DESSOUS DE LEURS LITS.
LES HOMMES LISENT CE QU'ON LEUR A DÉJÀ DIT.
LES BÊTES SE leurrent; LA FLAMME LES LUIT.
LES HOMMES DÉDUISENT QU'ILS SONT DE PAR ICI.

" you are my type,
Writer "


 
elquidam




Dimanche, 6 avril 2008
LA CORRESPONDANCE SUBTILE
 



L'amélanchier du Canada (Amelanchier canadensis) est un arbuste caduc, vigoureux (jusqu'à 4-5 m de hauteur) épargné par la plupart des parasites et relativement rustique vis à vis des conditions culturales. Il produit des fleurs décoratives durant le mois d'avril, celles-ci donnent naissance à des baies de la taille d'un petit pois, de couleur pourpre noirâtre à maturité, légèrement sucrés et comestibles à partir de la fin du mois de mai. En automne le feuillage se colore dans les tons rouges et orangés.

***


Il y a aura un printemps; il y aura des fleurs, il y a aura des feuilles, des oiseaux, et du sucre...à profusion.. Et que vivent les amélanchiers !

***

Le plus extraordinaire de tous était l'amélanchier. Dès le premier printemps, avant toute feuillaison, même la sienne, il tendait une échelle aux fleurs blanches du sous-bois, à elles seulement; quand elles y étaient montées, il devenait une grande girandole, un merveilleux bouquet de vocalises, au milieu d'ailes muettes et furtives, qui annonçaient le retour des oiseaux.

L'amélanchier
Jacques Ferron
Typo


Jack a dit:

Dimanche, éclatant bouquet de fleurs blanches; jeunesse éternelle, disent les Japonais. Petite jeunesse de printemps, disent les Québécois. Pourtant, il fait gris à Québec, me confie une espionne. Mais c'est le printemps pareil ! Il fait plein soleil et ça coule à gros bouillons dans le canton de Shefford. Le sucre d'érable en coulées brûlantes sur la neige fige le temps présent. Ainsi viennent et vont, du flocon blanc à la soie rosée, les hélices des saisons jouant du saxicole pour nos lèvres abandonnées par la mémoire. Écuelle de bois d'amérindien gossé dans l'ancien temps de la découverte de l'arbre sucré, image comme tapis magique dans les livres de l'enfance, garderons-nous le soupçon géant que ce pays nous est donné depuis le précambrien? L'amélanche, le fruit viendra avec la mélancolie des départs. La brume et l'or d'octobre, les mauves, les rouges, les riopels, les effluves peuvent bien respirer par le nez! Laissez Les Fenêtres Ouvertes. Laissez le bon temps couler. Rouler. Recommencer. Ti-lût, ti-lulût, le Merle, est arrivé !

elquidam a dit:

Des mots comme l'amie du " Merle inquiet " peut en espérer. Ouvert ma fenêtre de cuisine cet après-midi, il faisait à peu près 10 degrés, ça ne sentait pas trop la fumée des ruines. Merci pour cette avalanche de printemps coulé dans le sirop du temps présent...



Lundi, 7 avril 2008
FLUCTUAT NEC MERGITUR


 
 
Le style est proprement un phénomène d'ordre germinatif, il est la transmutation d'une Humeur.

Roland Barthes


Nous sommes nés malheureux. Dans les familles de malheureux. Nous vivrons malheureux, engendrerons des malheureux, mourrons malheureux. D'avoir perpétuer le malheur. Lone était un paquebot géant affairé à sombrer très lentement dans l'insondable océan et bien sûr quelques-uns, trop lucides ou paniqués, sautaient par-dessus bord avant la fin, mais la plupart fermaient les yeux sur le naufrage et continuaient à nettoyer les ponts et à entretenir les salons et les cabines, comme si cela devait suffire à maintenir le bateau sur l'eau. Fluctuat nec mergitur.

Alina Reyes
Lilith



Mue/chute/restes/temps/boue
esseulement-avortement
l'autre dans l'autre
errant

EXHAUSTED

l'Humeur libre des fenêtres noires
les viandes froides dans l'abattoir
les carcasses de l'orgie de la mort
le sang salé des décédés
la peau ROUGE des éviscérés
issues de douleur
issues du mal majeur


la faim de l'autre
le VIDE apôtre
le flux du sang trop épais
veine messagère du cœur


le nœud de souffrances et de désir
qui s'évide dans le puits du néant
écrire les mots du grand n'importe quoi


Le Réel
morne effroi quotidien des humains
(logiciels duplicables)
éphèbes frimés
bloc de chair téléguidé
par la nécessité
images de succession
bruits de pulsions,
CE GRAND MANQUE
dans le ventre du temps

Le parfum d'une vie décomposée
le grand frisson d'une chute
le mouvement de son anéantissement
Son sommeil paradoxal
le regard d'une bombe de désir
l'ensemble de tous les possibles
dans la Chambre d'amour total

Les trois anges vengeurs
Service Urgence Errants
LONE Forêt de murs de sexe, de foutre et de mouillure
Abîme sans nom du sang de la Souillure
Lil (vent-air-tempête)
l'ombre et le froid
qui massent le gel

Dans la boîte à sucre du maelström
Le vertige de la louve grise
qui couve et méprise
le cœur des hommes
et de leurs insoumises.
Lilith
la Compatissante et l'Exécutrice
la Salope intégrale
l'Écricultrice


Merci Alina Reyes pour l'aspiration de vos mots


Dans ces profondeurs océaniques où des prières et objurgations multiples tentent de l'y maintenir pour l'empêcher de troubler la vie des Hommes et particulièrement des jeunes Hommes (par définition, encore peu expérimentés), sur terre. Mais ces prières assez efficaces de jour, perdent de leur force au début de la nuit, Lilith, aidée, propulsée par toutes les forces du mal, en profite pour sortir des Abîmes. Les mères et les jeunes mariées, doivent tout faire pour éviter de laisser leur fils et époux seuls aux abords du crépuscule. Car alors, devenus une proie facile pour cette démone, toujours à l'affût, ils seraient entraînés, directement, vers la débauche pour toujours.

(wikipedia)


JE ne veux pas de ce monde. JE-LE-REFUSE.
Les mots m'enchaînent
et m'empêchent
de briser mes chaînes.
Sans mots je serais morte.
Sans mots je serais vive,
parce que la mort
n'existerait pas.
La mort violente,
surtout.



On n'est jamais si bien servi que par soi-même, et les autres etc...

Dvorak me fait penser à Francis Bacon, Goya, HellRider et Jocelyn Gasse. Toujours la même impression que la première fois où je me suis retrouvée devant cette toile de Gasse qui illustrait un abattoir. La révélation fût. La boucherie, des gnomes, quelques humains éparpillés ici et là à travers ses toiles aux dimensions surhumaines. Pour demeurer dans le même sujet, ai fini par finir la lecture de Lilith, d'Alina Reyes, celle qui a déjà donné dans le sang pour sang avec son histoire de boucher. Et pour compléter ce tableau sanguinolent, ma mère qui, ayant trébuché puis tombé sur un panier d'épicerie du Tigre Géant vendredi dernier, m'annonce tout bonnement ce matin qu'elle perdra peut-être le bout de son auriculaire gauche mercredi, le méchant panier lui ayant écrabouillé et aplati son petit doigt. Je me suis aussitôt fait du mauvais sang pour elle, mais elle, plus forte que sa fille, était plutôt choquée par la longue attente à l'hôpital que par l'accident lui-même. Brave petite mère. Bon, ça sent un peu trop le sang par ici, vaudrait peut-être mieux aller se laver les mains...et les yeux...Bonne visite dans les galeries rouges et noires de l'artiste tchécoslovaque.


http://www.duchomor.com/blanka/



Mardi, 8 avril 2008
LE MERLE INQUIET



Faute de grives, on mange des merles.

Proverbe français


Le Merle d’Amérique était, à l’origine, une espèce forestière, mais il s’est bien adapté aux régions habitées où il se nourrit sur les pelouses et niche dans les jardins et les parcs publics. À mesure que des arbres ont été plantés, il a envahi les prairies, et on le voit souvent dans les forêts et les pelouses alpines au-delà de la limite forestière, de sorte que rares sont les types d’habitats, exception faite des marais, où le Merle d’Amérique ne niche pas. Il préfère hiverner dans les espaces découverts, mais vit aussi dans les pinèdes et les orangeraies. Cet oiseau est l’un des premiers oiseaux à chanter le matin et l’un des derniers à se faire entendre le soir. Il se repose en groupes atteignant 250 000 individus. Il a un œsophage qui s’élargit pour lui permettre d’emmagasiner de la nourriture. Il peut faire, en moyenne, 180 allers et retours par jour lorsqu’il construit son nid....






Un vrai blogueur, quoi !


Le Merle, mon oiseau préféré, à cause de son chant annonciateur du come back printanier, de son cri alarmé ou dérangé, à cause de sa rouge gorge, qui me fera toujours penser au beau cou d'un homme inquiété. S'il n'est pas trop en retard cette année, il me donnera encore envie de l'inviter à souper, je l'attendrai jusqu'aux environs de la mi-mai. Quelques mots pré-mâchés, une cuillerée de baies hachées, avec une couple de vers à bon marché, et voilà, le tour sera joué. Il sera au rendez-vous, je le sais. Il viendra encore me supplier, comme à toutes les années, de le regarder prendre son envolée, juste avant que je ne lui fasse ma cour d'invertébrée. Le Merle, mon oiseau préféré, qui annonce les couleurs d'un prochain été de par le vert caché de son printemps écoulé. Mais la Poésie ne viendra pas tout régler, il faudra peut-être vraiment l'écouter chanter ce merle, avant qu'il ne se sauve à l'Octobrée...

Compagnon des bleus Geais, des noirauds Étourneaux et des Quiscales bronzés, il faudra qu'il guette ici dans mon jardin gazonné, son prédateur attitré, et j'ai nommé l'Épervier; il y en a plusieurs qui rôdent et survolent cet espace urbanisé...Je comprends mieux maintenant pourquoi il y en a tant chez moi qui viennent y nicher: les épinettes, géants aiguillés, et les érables, pas les sucrés, sont en grand nombre dans ma cour dénivelée, ils font partie de ses logis préférés. Il y avait aussi deux cerisiers, véritables garde-manger pour ces invités passagers, mais nous avons dû les couper, malades qu'ils étaient à se tordre de la noirceur des nodules en douleur. Abattre un arbre n'est pas toujours triste, plus tard, j'ai planté un sorbier, parce que le Merle aime bien ses baies...

La cérémonie des becs ouverts, la pariade, juste après l'hiver, les amours retrouvés, le temps d'une couvée...Et s'il habite près de la mer, le Merle capture de jeunes poissons qui, même s'ils savent très bien nager, finissent toujours par se faire attraper...Et qui sait, si par malheur, ou par bonheur, pour faire son nid cette année, le Merle ne trouvera pas, parmi les détritus printaniers qui jonchent les parterres désennneigés, quelques petits bouts de papiers chiffonnés, restants de poèmes entre-déchirés…

Aujourd'hui, le 9 avril, dans un ciel couleur de grès, comme la plupart de ma Collectivité, j'attends avec impatience le retour de la Première Couvée. À bien y penser, le Merle, mon oiseau préféré, ne niche pas dans les marais...;-) Mais j'oubliais, dans la cour de Pascal, mon si gentil voisin tranquille et discret, y végète presque une pineraie; le Merle, là aussi, y a élu quelques domiciles... secrets...


Les Merles d’Amérique ont beaucoup de prédateurs. Le plus important dans les régions habitées est le chat domestique. Dans les aires de repos d’hiver, le lynx roux, le Grand-duc d’Amérique et la Chouette rayée font de nombreuses victimes. Il y a aussi les ratons laveurs, les écureuils gris, les écureuils roux, les tamias, les accipitridés (surtout l’Épervier brun), les corneilles, les geais, les quiscales et les serpents, qui s’attaquent aux œufs et aux oisillons. Les parasites externes comprennent les poux, les mouches, les tiques et les acariens.



référence: Faune et flore du pays.
inpiration: Bêtes et Hommes d'ici.




Mercredi, 9 avril 2008
QUAND J’AI LES BLEUS, BÉBÉ

 
 
Cette merveille que l'on appelle Musique, comme une corneille que l'on écoute sans pratique...Dans le Cercle, rue St-Joseph, autour des jeunes et beaux vautours, dans le cirque des miroirs masqués de velours, into la voix aérée d'Amélie: le Rose enflammé du Noir d'un Jour incendié. Nous l'avions entendu chanter autrefois, depuis le lever de ses occidentés; nous l'entendrons à nouveau ce soir, dans le couchant coutumier du printemps névrosé. Les guitares voleront haut, les sons en travers du micro; l'aura dorée découpera nos têtes de cachalots, nos âmes seront en apnée, nous verrons peut-être flotter des mots....



Jeudi,10 avril 2008
LITHIUM
 
 
like girl come walkin' thru the cornfield----like blue vibration thru the sea ---I know I'd love her to breathe, again---like cubes are talkin' her down---I've been a wasted day----like spinning round a saint----like colored wild sign----Theresa talkin' in the rain----like girl be growin' thru town---windows are thoughts in the stain---I know I'd love her to stay---whispering signs are agreeing---like talkin' golden terrain----like thrivin' dark in the saint---a cat in gold goes along----Theresa's sound for the king


Theresa's sound world 
Thurston Moore, Sonic Youth 
DIRTY






Hier au soir, dans le cœur de la Basse-Ville, au centre métallique du Cercle miousiqual, The Blue Seeds...Avec Amélie qui chantait, les guitaristes qui jouaient, le batteur qui battait, le claviériste qui piano-taillait les notes sculptée au couteau de François Dufault. La projection de Lost and Delirious, pendant que le groupe l'interprétait en live: la dimension multimédia pour cette courte mais si intense prestation. Comme ce n'était pas un spectacle, mais simplement le lancement officiel, nous n'avons eu droit qu'à un échantillon, mais quel échantillon !!






WORDS FROM A FAIRYTALE, la toute dernière pièce du CD, (et d'hier soir) est sans contredit LA pièce de résistance de ce banquet sonore, une véritable envolée de sons psychédélices trempés dans le saucerful of secrets.....qui donne pour moi, le ton/son naturel de ce nouveau courant musical que forment les Blue Seeds. En espérant qu'ils restent ainsi pour des siècles et des siècles...


I CAN'T STAND THIS FEELING ANY LONGER ....HOW LONG MUST I WAIT IN DESPAIR...WILL THESE WALLS ONE DAY CRUMBLE DOWN. WHISPER TO ME WORDS FROM A FAIRYTALE...


Après la traversée de ce mur du Son, Alain et moi sommes sortis se promener sur la rue Saint-Joseph. Avons rencontré Gilles Kègle, l'Aumônier de la rue. Une simple conversation avec ce petit homme vous ramène tout droit dans la grande réalité qu'est le phénomène de la Pauvreté... Nous avons continué d'arpenter la rue, examiné l'architecture de ses édifices rénovés, admiré sa Beauté neuve, ressenti une certaine pureté dans cette ville ancienne qui se métamorphose au fur et à mesure qu'elle vieillit...Tous ces beaux lofts du Nouvo Saint-Roch, toutes ses récentes boutiques et restaurants haut-de-gamme, mais aussi des plus abordables, son théâtre, La Bordée, l'un de mes préférés, ses petits et moyens hôtels, une nouvelle mouture de Culture que j'aime bien goûter une fois de temps en temps...Cette ville unique, son ambiance décontractée....

Puis en repassant devant le Cercle, nous sommes entrés, voir si les Blues Seeds avaient terminé de donner leurs interviews, ils étaient tous attablés en train de siroter, sauf Amélie qui n'était pas encore arrivée. J'ai alors croisé Roger Miron, guitariste, qui fait également partie de Psychocaravane. Roger Miron, qui n'est pas apparenté avec le père d' À qui l'p'tit coeur après neuf heures, a déjà fait partie des French B, avec Jean-Robert Bisaillon, gérant actuel des Blue Seeds...bla -bla-bla.... la conversation a alors dévié sur...Claude Péloquin, à cause de cette version qu'ils ont fait du Monsieur l'Indien...(méchant trip d'acide..Ah Emilio...black spaghetti ! ) bla-bla-bla...Et puis détour dans la niche des Chiens, via Monsieur Mono, puis Daniel Marin, à cause de Louis-Jean Cormier de Karkwa...bla-bla-bla, on aurait pu continuer comme ça toute la soirée à trouver tous ces liens qui relient les musiciens d'ici et d'ailleurs. Même Joseph Arthur rôdait par là lui aussi...Tiens, un peu plus que Thurston Moore des Sonic Youth, qui figurent sur le MySpace des Blue Seeds, était apparu lui aussi dans cette interchangeable discussion…Ah ! la Musique, cette merveille...iconoclastique !! Avec tout ce brouhaha, ben, j'ai oublié de saluer François, l'âme dirigeable du groupe...Amélie n'était toujours pas revenue. Ce sera sans aucun doute pour une prochaine fois, peut-être à l'automne, au Petit-Champlain...


N.B. Daniel Marin, une autre belle pointure dans le Cadre de cette Musique Nouvelle..
En passant, merci à toi, mon cher Alain, pour ton rire tonitruant projeté sur la banquette avant de ton pick-up roadrunnerisant, ce fût une bienfaisante ballade à travers ce névrosé de printemps; tu es toujours mon lithium naturel, l'ami régulateur de mes humeurs rebelles...



Vendredi, 11 avril 2008
LES BLOGUES L’EGO


 
Si quelqu'un vous dit :

"Je me tue à vous le répéter",
laissez-le mourir.

Jacques Prévert
Extrait de Spectacle



De la musculation pour l'Émoi:
les haltères de l’ego pour le moi.
(Et toi).


LEGO: Le nom de la société fut créé par Ole Kirk Christiansen en 1934, à partir des mots du danois leg godt, signifiant " se joue bien ". Le mot " lego " voudrait dire " je mets ensemble " ou " j'assemble " en latin, bien que ce soit une traduction plutôt libre d'un verbe qui serait ordinairement traduit par " je lie " ou " je rassemble ". Son slogan est depuis toujours:

" Il ne vaut rien de mieux, que le meilleur ".

(wikipedia)

 

 
Samedi, 12 avril 2008
L’ALPHABET

 
 
Sans vous, plus de cases dans ma super-grille; sans vous, plus de romans à l'eau-de-rose pour les jeunes filles; sans vous, plus aucun mot de pacotille dans les courriels semi-débiles...


Je n'oublierai jamais le jour où pour la première fois j'ai dessiné une lettre...Jamais...Puis le jour suivant, celui où pour la première fois j'ai su lire cette lettre...Les lettres de l'alphabet, si elles n'existaient pas, peut-être n'en serions-nous jamais arrivés à nous connaître...(Peut-être)...A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z, rien de plus beau, rien de plus parfait, rien de plus riche, rien de plus secret, rien de plus net...que le faux pli imparfait de leur forme indiscrète, que le parfum importé de leur dernière odelette...a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z, rien de plus vrai que le son simplet que ce soir elles m'ont fait jeter par mes fenêtres...ouvertes.



Dimanche, 13 avril 2008
RÉSEAUX

 
 
La vie humaine et toute l'histoire du Monde ne sont rien d'autre qu'un rêve qu'un Être moqueur fait à nos dépens.

Hanns Heinz Ewers
Extrait de L'Araignée


 
Rarement il arrive que des milliers d'araignées se mettent à tisser en commun une toile géante qui peut s'étendre sur plus de 100 mètres. Les raisons qui les poussent à agir ainsi restent mystérieuses. Un cas a été récemment décrit dans le Parc du Lac Tawakoni au Texas. 

(wikipedia)


Pour Simon


Tisser le feu sur la toile de l'Éphémère, un travail in, digne d'une vieille fille de joie. Tracer sur la soie grège, issue du Cocon sacrilège, les mots d'en-dessous de tout soupçon, les mots au-delà de notre désintégration; et comme une jeune danseuse étoile sur son fil de fer, repasser les mots ocrés du dessus de son aura. Voilà des mots sans faim ni loi, ils sont pour toi, Auteur. Les mots vautours pour ta splenteur, Lecteur, les mots de ma tour pour toi mon Roi...De grands et bons acteurs rôdent par ici certains soirs, et même s'ils le font souvent dans le plus soyeux des silences, je sais qu'ils m'observent et m'honorent de par leur luisante absence. Attention ! L'Araignée arrive, elle est dans mon plafond, et elle a soif de nouvelles proies; elle sécrète son moqueur poison. Elle devra donc une autre fois me liquéfier, moi, petit être en soi, si dériSOIEr parfois dans le noir de mes combats.


elquidam




Lundi,14 avril 2008
L’INSU ÉTIRABLE (les mots que je ne connaissais pas)


Rugine: (n.f.) instrument dont on se sert dans les opérations chirurgicales pour racler ou ratisser les os. Ruginer: racler, ratisser avec une rugine. Rugination: action de ruginer.  


Les mots formés de lettres,
les mots formés par l'Être;
Les mots toujours aussi paquebot,
les mots ailés d'amour d'un Corbeau.
Les mots raclés à l'os, les mots de trop,
les mots crus et salés, issus de nos peaux...

Voici ce qu'Horizontal avait à me dire samedi soir,
(on pourrait peut-être les lire " à la Gôvrô ")



Mardi, 15 avril 2008
BAD HABIT
 

L'amour platonique est un revolver
dont on fait semblant d'ignorer qu'il est chargé.
La faculté de citer est un substitut commode à l'intelligence.

Somerset Maugham



La Virgule dans le Brouhaha

Rien n'est plus vaste que la Virgule dans le brouhaha, 
que les sons émissaires de nos bouches closes, 
que les mots soumis aux ordres de la Chose...


LLK in Le blogue avorté 
27 juin 2006
 
 


Mercredi, 16 avril 2008
LE CIRQUE DE PAPIER

 
 
Un souvenir ainsi qu'un corps solide ont plusieurs tons de noirceur.
(Et non, ce n'est pas de la poésie)....


C'est aujourd'hui que commence la Foire, celle du Livre au beau désespoir... Le SLQ ouvre ses portes, grandes ou petites, c'est selon. Des centaines d'auteurs, jeunes et moins jeunes, connus ou inconnus, seront là, assis sur le bout de leur petite chaise carrée, attendant fébrilement ou inconsciemment, le Lecteur. Certains seront émus, d'autres totalement indifférents; il y en aura qui boiront un coup en-dessous de la table et d'autres qui seront jaloux (du succès de l'Une ou de l'Autre notable).

Un vrai cirque....Quand je vois tout ce papier traîner, qui dans pas grand temps ira probablement se faire broyer dans un B-400, ça me donne envie de ne pas y aller, mais si c'est pour y rencontrer quelques nouveaux jeunes auteurs encore inconnus, ou encore celui que je vénère le plus, je me dis que ça vaut peut-être l'effort que j'y poser mes pieds encore. Pour aller y faire " acte de présence ".

Mais plus j'avance et plus j'y pense, il vaudrait mieux que j'aille bouquiner cet été le long de la terrasse, ou encore dans ma librairie préférée, c'est toujours beaucoup plus " aéré " et intime que dans cette méga (non pas porcherie, (quoique)) librairie. Les vraies librairies, celles qui me recèlent de ces trésors cachés que je ne cherchais peut-être pas, mais qui se sont un jour retrouvés en dedans de moi par amour ou par amitié; ces trésors que je cherchais depuis longtemps au fond de moi, sans avoir eu à demander à leur auteur le soin de les OR-tographier...;-)...

À lire la liste des auteurs présents cette année, je me dis que ce sera, (pour moi), encore du temps de gaspillé..Mais pour Sébastien Chabot, Stéphane Dompierre et VLB (s'il est là), ainsi que pour Steve Adams, ce brillant illustrateur que j'ai découvert cet hiver, peut-être bien que je me lèverai dimanche matin pour aller les rencontrer. On ne sait jamais ce qui peut arriver par la suite.... Un jour, vous rencontrez un auteur et il change votre vie...C'est vrai, puisque je vous l'écris...Mais ce n'est pas de la poésie....;-)






Mais les broyeurs à livres, vous connaissez ? Le modèle ci-haut, le B-400, est le champion toute catégorie; il autorise une destruction confidentielle de quantités importantes de documents à la fois. La fragmentation en particules de 12 mm....Comme il peut broyer entre 300 à 500 kg/hr à la fois, la reconstitution du puzzle devient très vite impossible. Le broyeur travaillant seul, il laisse à l'Opérateur le temps de faire autre chose, comme celui de lire un bon livre peut-être ? Heureusement, certains auteurs réussissent à récupérer les restes de leurs œuvres, juste avant que le Grand Broyeur ne s'apprête à les avaler comme un...hors d’œuvre ;-)...




Jeudi, 17 avril 2008
Le 17 AVRIL  


 
L'utilité d'écrire n'est perceptible qu'en écrivant.

Robert Lalonde
Iotékha'



Il y a quinze millions de piscines emplies de sang dans le quartier. Les enfants passent leurs journées à se baigner dedans. Ils avalent des caillots de sang tout le temps et ils aiment ça, ils trouvent ça meilleur que les céréales fruitées ou le lait au chocolat. Le sang provient du ciel, de tous ces oiseaux tués par les rayons du soleil; les caillots viennent du sexe des mères qui ont l'habitude de se rentrer du fil de fer et de s'avorter elles-mêmes, ne pouvant plus supporter leur propre vie. Le sang de tous les jeunes suicidés de la province. Celui des pères qui se masturbent à s'écorcher le gland devant les films pornographiques californiens loués boulevard Grass, et puis la statue de la Vierge Marie qui pleure des larmes rouges, et puis tous les cochons égorgés, et puis tous les mulots et toutes les souris des champs et des villes mangés par les chats, et puis tous les bébés naissants piétinés par des bottes de soldats inconnus.

Patrick Brisebois
Chant pour enfants morts 
récit


Ces mots, ceux de la quatrième de couverture, que j'ai lus le 17 avril 2004 dans le Chantauteuil, furent les premiers témoins à charge de ma première invasion dans le monde crépusculaire de l'auteur aux yeux d'or.....Et cet après-midi, en plein dans les rayons d'un soleil de piscine éclatée, je lisais ceux d'un autre auteur tout aussi vénéré, mais plus vieux, un auteur que j'ai rencontré le même jour, au même endroit mais non pour la première fois...Les histoires de hasard ça commence souvent le même soir et les Salons littéraires auront toujours ça de bon: les rencontres inespérées, les mots non oubliés, les dédicaces de fin de soirées...Rien ne fut plus vrai que le souvenir de ce jour sans nom, rien ne fut plus beau qu'....

Un crépuscule cramoisi n'en finit pas de s'alanguir dans les grandes fenêtres, traversé par les grands avions muets qui s'envolent avec une espèce de nonchalance naturelle. 

Robert Lalonde 
Iotékha'


Aujourd'hui, le 17 avril 2008, dans la Presse, en gros titre:


Les femmes et les médecins se mobilisent contre un projet de loi privé déposé aux Communes et visant à renforcer les peines pour des crimes commis contre des femmes enceintes. Pétitions, lettre aux députés et manifestation à Ottawa sont au programme.



Vendredi, 18 avril 2008
L’HORIZON DES BIBLIOTHÈQUES VOLANTES



 
FAB. SIGMOND: Mes écrits parlent beaucoup de la mort, et des fleurs roses
qui y végètent.


Claude Gauvreau 
L'ASILE DE LA PURETÉ
DEUXIÈME ACTE



Les mots que je retiens, ceux-là même de ce matin, l'Horizon des bibliothèques flottantes, les mots venus d'ailleurs, des mots devenus meilleurs...(merci à Jack)

Les fantômes brûlants de Claude E. Larousse...Gôvrô qui rôde toujours entre les pages crèmes de mes nouvelles frousses...Qui cygne et saigne à blanc même après 55 ans dans son Asile de Pureté...Donatien Marcassilar, Fabrice Sigmond, et tout le reste de la troupe démone, reviendront le printemps prochain avec les neiges noires qui siphonnent ce qui reste de fonte, dans l'Éclat perdu de nos manèges incertains...Lorsque la Courbe pliera enfin le devant de son Temps de chien, nous serons assis en silence au Trident avec les acteurs de la pro-éminence. Au-dedans de la grosse brique rouge de ses Œuvres Créatrices, avec l'or et le sang de son Impératrice/Spectatrice, celle que l'on a condamné jadis à écouter des mots irréversibles, mots couchés à jamais sur le divan de leur Possible, mots fous d'une faim de Poète Évanoui, mots doux d'une soif extrémiste et non-convertible.






l'encerclements de rancœurs tenaces///

les métaphores de phosphore///
l'antichambre des douleurs ignominieuses///
Édith Luel/// Jane Rameau///
rebuts de charme///loup-bordel///
Il était trop poète.

elquidam


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FIN des FENÊTRES OUVERTES HUIT
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